- loufiat
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• 1876; mot arg., o. i.♦ Fam. et péj. Garçon de café. « buvant un verre, il fait signe au loufiat qui le sert » (Prévert).⇒LOUFIAT, subst. masc.Arg. et pop. Garçon de café. Eh toi, loufiat, cria-t-il au garçon, voilà de la braise, éteins-la, il y a cinq chopines à payer (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 20). Comme un loufiat passait d'aventure, Fédor Balanovitch lui dit: — Pour moi, ce sera un jus de bière (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 160).REM. Loffiat, subst. masc., arg. Individu de peu de valeur. C'était un homme sale, un loffiat. Elle le savait, mais jamais elle n'aurait cru qu'il fût aussi misérable (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p. 125).Prononc. et Orth.:[lufja]. LE BRETON, Rififi, 1953, p. 39: louffiat, v. aussi Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1. 1808 lofiat «idiot, homme simple» (HAUTEL t. 2, p. 85); 1866 loufiat «goujat, valet» (d'apr. ESN.); 2. 1868-75 «garçon de café» (ibid.). Prob. dér. de loffe «nigaud» (1790, Le Rat du Châtelet ds SAIN. Sources Arg. t. 1, p. 340), de l'onomat. loff-, suggérant le souffle du vent; suff. -iat (v. -at). Les sens de «nigaud, goujat» qu'ont les différents dér. de loffe, peuvent s'expliquer soit par une ext. du sens de «vesse, pet», soit par l'infl. de celui de «individu suffisant, fou» (cf. aussi l'ital. loffione «celui qui a l'habitude de lâcher des pets» et «personne suffisante»). Cf. FEW t. 5, p. 398a-b. Bbg. CHAUTARD. Vie étrange arg., 1931, p. 653. — SAIN.Arg. 1972 [1907], p. 47 (s.v. louffiat).loufiat [lufja] n. m.ÉTYM. 1876; lofiat, 1808; mot argotique, « étymologie assez obscure (…) connu en 1866 comme var. de lofiat “goujat, valet” » (Esnault); var. loffiat « homme misérable et sale », Huysmans, 1879; probablt du rad. onomat. loff- (idées de souffle, de gonflement).❖♦ Pop. Garçon de café.1 Eh toi, loufiat, cria-t-il au garçon, voilà de la braise, éteins-là, il y a cinq chopines à payer (…)Huysmans, Marthe, I, p. 13.2 Des loufiats aux mollets gainés de blanc le laissent passer (…) buvant un verre, il fait signe au loufiat qui le sert (…)J. Prévert, la Pluie et le Beau Temps, p. 160.3 Comme un gros insecte noir et blanc, le loufiat tourne, infailliblement attiré par les tables où il manque un verre : pour lui, mon Ricard n'explique que moi; il faut que Julien existe pour le loufiat aussi, le loufiat qui rôde avec une indifférence guetteuse, maniant son plateau et sa lavette, bousculant les chaises désertées.A. Sarrazin, l'Astragale, p. 226.
Encyclopédie Universelle. 2012.